Bestiaire
Inénarrable programme allant de la Renaissance à nos jours, de Janequin à Campo en passant par Bobby Lapointe crée le 19 décembre 2010 pour Radio France et repris au Théâtre des Abbesses à Paris en 2018 pour le 40e anniversaire de l’ensemble.
5 voix & orgue
Clément Janequin - Le chant des oyseaulx
Jacques Arcadelt - Il bianco e dolce cigno
Claude Lejeune - Cygne je suis de candeur
Paul Hindemith - Un cygne sur l'eau
Florent Schmitt - L'arche de Noé | La mort du Rossignol
Claude Lejeune - Une puce j'ai dedans l'oreille
Régis Campo - Une puce j'ai dedans l'oreille
Adriano Banchieri - Contrapunto bestiale alla mente
Orazio Vecchi - Bando del Asino
Bobby Lapointe - La maman des poissons
Paul Dessau / Vincent Bouchot - Histoires d'animaux :
Le cheval
Le corbeau
Le cochon
Le Hérisson
L'Eléphant
Le Cafard
Iacobus Gallus - Currit parvus lepulus | Gallus amat Venerem, cur? | Linquo coax ranis | Quam gallina suum parit ovum
Clément Janequin - Le chant de l'alouette
Passereau - Il est bel et bon
Régis Campo - Madrigal zoologique
Clément Janequin - La chasse du cerf
Bestiaire, le best of
« Quoi, quoi, quoi ? Rien. » Jules Renard, Le Corbeau (Histoires naturelles)
Ils sont « le meilleur ami de l’homme », notre « plus fidèle compagnon », le « confident des nos pensées »… Ils sont à l’image de nos petites et grandes misères, messagers de nos amours clandestines ou rêvées (l’hirondelle), amoureux éconduits ou solitaires (la tourterelle), trahis ou traîtres comme le coucou, qu’on appelait autrefois le cocu, ou le coq qui porte à jamais le poids du reniement de Saint-Pierre. Ils sont enfin le miroir de la société humaine, le lion et l’aigle tout en haut, et tout en bas cette puce minuscule qui réussit tout de même à se glisser dans notre oreille !
Ils sont aussi les musiciens d’avant la musique, du rossignol, virtuose professionnel et infatigable à l’âne braillard qui, dans la polyphonie de cris organisé par Banchieri, détonne de trois tons, au grand dam du chat, de la chouette et du chien qui, avec leur unique note, ne sont pourtant pas de brillants mélodistes. Sans oublier l’alouette qui, comme le dit si joliment Claude Lejeune, par son « tirelire tire l’ire à l’iré », c’est à dire rend leur bonne humeur aux grincheux.
Pas étonnant que les hommes aient attribué à chacun des animaux un verbe spécifique s’agissant de leur cri, pour que coassent, croassent, caquètent, hululent, blatèrent, meuglent, braient, rugissent, croulent, belottent, grésillent, gruinent, craquent, hululent, aboient et miaulent de concert nos amies les bêtes.
Texte de Vincent Bouchot